Il y a déjà presque trois mois de cela, j'étais en route – en avion - pour San Juan, en Argentine. La destination : les championnats du monde de kayak freestyle 2017 !
Arrivée sur le sol argentin le 19 novembre avec d'autres athlètes de l'équipe de France, j'ai une semaine d’entraînement pour m'habituer aux 4 heures de décalage horaire ainsi qu'au rouleau. Sur place, d'autres membres de l'équipe, dont Tom Dollé, sont déjà présents.
Les kayakistes se massent sur le spot pour s’exercer encore et encore. Dès le jeudi 23 novembre, les entraînements par nations commencent. La pression monte petit à petit, nos passages sont chronométrés pour correspondre aux 45 secondes des runs de compétition. N'ayant bénéficié que de cette seule et unique semaine de préparation sur place, nous sommes plusieurs à nous motiver pour aller tester le rouleau aux aurores, levés à 4h30 pour un début de navigation à 5h30 ! En plus des avantages sportifs, cela nous a permis d'admirer plusieurs levers de soleil dans le désert argentin.
Lundi 27 novembre 2017, l'organisation nous a concocté une cérémonie d'ouverture des mondiaux à la hauteur de l’événement : démonstration de danse, feux d'artifice, buffet... Toutes les nations sont prêtes pour attaquer ces championnats du monde !
Les choses sérieuses commencent dès le lendemain. Les premiers à passer sont les juniors filles et garçons suivi des hommes seniors. Quant à moi, ma qualification est prévue pour le jeudi 30 novembre à 12h30 heure locale, le même jour que les céistes. En attendant, nous avons droit à des derniers entraînements par poule. Pour ma part, je suis dans la même poule qu'Emily Jackson, la championne du monde 2015 ! L'ambiance est bonne et je réussis à ne pas me laisser gagner par la pression.
Le jour J, à 2 heures de mon passage, le stress monte... Je fais tout pour me concentrer au maximum, « me mettre dans ma bulle ». Aidée par les encouragements des coéquipiers et de mon coach de l’événement, Tom Lay, j'arrive à focaliser mon énergie sur la compétition. Après m'être échauffée, je m'avance vers la zone d'embarquement. Quelques autres filles de ma poule sont déjà présentes. Nous attendons l'autorisation de l'organisation pour embarquer et c'est parti pour l'échauffement spécifique, sur l'eau. Et, enfin, les juges sont prêts pour notre poule. Les quatre autres filles partent du bas de la vague : je suis la seule à tenter un entry move, figure exécutée à l'entrée dans la vague par l'amont. Puis, c'est mon tour. Je prends le temps d'une respiration, et je m'élance pour mon premier run de 45 secondes. Le run se termine, j'ai fait ce que j'avais à faire, j'étais concentrée et je me suis fait plaisir. J'ai cependant des doutes sur certaines figures... Et, effectivement, certaines n'ont pas été comptabilisées. Je sais donc ce que je dois améliorer sur mon second run. J'embarque à nouveau en amont du spot, je retente l'entry move. Effectivement, j'améliore mon second run et je rectifie les erreurs du premier. Malheureusement, cela ne suffira pas à me faire passer en quart de finale. Je termine 23ème avec un score de 323 points, à 40 points des quarts... J'aurais aimé passer la barre des 20 premières places, mais cela n'a pas été le cas. Cela dit, pour mes premiers mondiaux, l'expérience a été plus que satisfaisante. J'en repars plus motivée que jamais !
Ces mondiaux ont été exceptionnels pour l'équipe de France. Notre délégation repart avec :
Tom Dollé champion du monde dans la catégorie kayak junior homme
Marlène Devillez Vice-championne du monde dans la catégorie kayak dame senior
Sébastien Devred qui réussi un doublé, vice-champion du monde en canoë homme senior et troisième en kayak homme senior.
Ces résultats sont inédits dans l'histoire du freestyle. En plus des médailles, nous avons gagné une expérience humaine extraordinaire, une équipe de France soudée et une motivation renouvelée pour les prochaines échéances !